France, 1907 : Entente spontanée de tous les protestants pour cacher les histoires scabreuses qui surgissent dans leur parti. L’on sait en effet que rien n’est plus moral que les protestants ; ce sont eux qui sont à la tête de toutes les sociétés pour l’extinction du vice ! Cependant c’est surtout dans les pays protestants, témoin l’Angleterre et l’Allemagne, qu’il semble fleurir le plus, mais il se cache… ce qui n’empêche pas les scandales comme ceux de la Pall Mall Gazette et celui des petits télégraphistes d’éclater quelquefois. Le pudibond Bérenger, le pasteur Dide, et le pieux Jules Simon, tous sénateurs, faisaient partie du monôme polytechnicoprotestant.
Toujours le monôme polytechnicoprotestant !… si… l’accident fût arrivé à… à la femme d’un officier catholique par exemple… ça n’eût pas fait tant d’histoires, et toute cette boue, — comme vous dites, — n’eût pas été remuée… mais ici il s’agit d’une protestante !… une protestante, songez donc ! est-ce qu’une protestante peut faillir ?… (il n’y a qu’à Mme de Staël que ça a été permis… et il y a si longtemps…) une protestante !… allons donc !… et tous les protestants, orthodoxes ou pas, se dressent comme un seul homme… on évoque l’ombre des illustrations du parti… tout le monde est fourré dans l’affaire, depuis Luther jusqu’à Guizot… en passant par Mélanchthon, Wolf, Leibniz, Schelling, Fichte, etc., etc…
(Gil Blas)